Asharrian le Damné

Vêtu d'une longue cape noire brodée d'un symbole de mort sur chaque épaule, le voici qui s'avance hors des brumes, forme sombre jaillissant des ombres de la nuit. L'on ne distingue pas encore son visage, caché par l'ombre de la capuche de son vêtement. Une main gantée de noir sort des plis de la houppelande et trace des symboles ésotériques dans l'air immobile du marécage. Une impression de peur se met à émaner peu à peu autour de l'inquiétant personnage, qui au contraire semble se détendre alors que le silence s'est fait autour de lui.
Soudain, un souffle de vent fait retomber sa capuche. Il ne fait pas mine de la relever, la pâle lueur de la lune filtrant à travers les nuages ne semble guère le gêner. Ses cheveux noirs traversés par une mêche blanche flottent dans le filet d'air. Un rayon de lune éclaire enfin son visage. D'une pâleur crayeuse, il est très anguleux. Ses pommettes hautes et ses yeux noirs légèrement bridés montrent sans équivoque son origine abâtardie entre les races d'elfes noirs de la cité maudite de Trug et les humains des terres putrides de Tark. Un scintillement révèle qu'il porte des boucles d'oreille d'argent ou d'or - difficile de le savoir sous cette trop pâle lumière - et que donc ses oreilles pointues sont également lobées comme celles des humains.
Il prend quelques secondes pour réajuster sa cape fermée au cou par une broche d'argent représentant un crâne, et l'on a le temps de voir que sous sa cape il porte un tabard noir brodé de fils d'argent représentant probablement une tête de mort, quoique ce n'est pas certain, celui-ci n'ayant été dévoilé que très peu par l'homme. Ce qui est en revanche certain, c'est qu'il porte une cotte de mailles sous ce tabard, ses mailles recouvrant bras et cou ayant un bref instant scintillé sous la lune.

Soudain il se fige dans son mouvement. Quelque chose ou quelqu'un a bougé dans le marécage.
Il passe sa main dans son dos et saisit la poignée de l'épée longue dont le fourreau de cuir noir traverse son dos. Sans un son, la lame quitte son emplacement pour se tenir prête à frapper. Ce faisant il effectue de la main gauche quelques rapides mouvements, et une brume ténébreuse commence à se former autour de ses doigts.

L'être semble nerveux, mais n'est-ce point pour une bonne raison ? Là en effet, caché derrière une souche morte, se tient l'un de ces infâmes hommes des marais, tel celui qui a violé la mère d'Asharrian près de trente ans auparavant. Un rictus de haine déforme le visage du semi-elfe lorsqu'il aperçoit l'être banni, grêlé par la maladie. La réaction ne se fait pas attendre. Alors que l'homme tend la main dans un geste implorant la pitié, une lance de noirceur jaillit soudain de la main d'Asharrian pour le frapper, soufflant sans remords la vie de l'homme.
Sans un regard supplémentaire à la forme désormais sans vie allongée au pied du chicot d'arbre, le cruel semi-elfe replace sa capuche et s'assied sur un rocher qui dépasse de la fange, pour semble-t-il se livrer à une profonde introspection. Peut-être se remémore-t-il des horreurs de son passé, peut-être lui reviennent-elles comme à d'autres membres de sa race des bribes du souvenir d'antan, comment savoir ? Il s'ouvre rarement à autrui, préférant de loin la solitude au plaisir de partager avec d'autres. Et pourtant, ne le devrait-il point ? Quels lourds secrets se cachent dans les méandres tortueux de sa mémoire ?
C'est alors qu'il plonge son visage entre ses mains. Ses larges épaules sont soudains agitées de soubresauts, des soubresauts qui ne peuvent vouloir dire qu'une seule chose. L'être si impassible et cruel à l'instant-même pleure. Pourtant, ce ne peut être le meurtre de sang froid qu'il vient de commettre qui le met dans un tel état. Il aurait très bien pu se priver en effet de tuer l'autre, qui ne demandait alors que la pitié...
Mais le voilà qui relève la tête vers la lune qui brille juste au-dessus de lui. Des larmes ont coulé sur ses pâles joues et scintillent à la lueur de l'astre de la nuit. Il fixe le corps céleste, et ses lèvres forment un nom, même si sa voix en cet instant est inaudible, l'on peut le lire à la pâle lumière nocturne : Elorënna...

Quels lourds secrets cache cette âme torturée ? Quel est son but ? Qui est cette Elorënna ? Nul autre moyen de le savoir que de se plonger dans le passé. Remontons le temps alors.

Une cité jaillit des brumes, un nom : Trug. Un jeune nécromancien serré dans ses bras par son mentor avant son départ pour les marais. Que lui avait-il dit, déjà ? Ah, oui. "Les réponses à tes questions se trouvent dans le Caveau." Mais de quel caveau parlait-il ? Seraient-ce les catacombes de Trisak ? Cependant rien dans la conversation ne pouvait le confirmer, il nous faut remonter encore plus loin dans le temps.
Un élève, un mentor. Les cryptes de Trug. Le maître qui dit à son élève que son apprentissage est terminé, mais que la pratique de son art ne fait que commencer. L'élève qui demande comment. Le mentor qui lui répond lorsque celui-ci le jugera bon et utile. L'élève qui lui demande comment il le saurait. Le mentor qui lui répond que c'est à lui de trouver. Mais il semblerait que ce ne sont guère de ces questions dont parlait le maître nécromant à son élève à son départ. Il faut revenir plus loin.

Nous remontons un an, deux ans en arrière. L'appprenti nécromant est seul dans une cour de pierre alors que les étudiants du même âge s'amusent à parier sur un combat de rats. L'un d'eux s'approche de lui, lui proposant de jouer avec eux. L'adolescent fait un signe de tête indiquant son refus, puis plonge sa tête dans ses mains dans un mouvement tel celui que nous l'avons vu faire dans son futur. L'autre lui passe son bras autour des épaules et lui dit quelques mots pour le réconforter, mais Asharrian le repousse doucement. Le garçon hausse alors les épaules et retourne avec ses compagnons. La voix du mentor qui fait : "Tu as choisi d'être seul. Ainsi soit-il."

Quelques mois encore. La chambre ascétique d'Asharrian, meublée uniquement d'un lit, d'une table, d'un coffre où sont rangés des vêtements et d'une étagère où sont placés trois gros traités de nécromancie. Une voix féminine, un souffle qui traverse l'AEther, une forme spectrale se tient au pied du lit et regarde Asharrian qui a les larmes aux yeux. "Aide-moi", fait la forme.

Est-il vraiment nécessaire de remonter plus en arrière ? Est-il vraiment nécessaire de réveiller à nouveau ces profonds et douloureux souvenirs à présent qu'Asharrian s'est relevé et repart à travers les brumes des marécages ?

Arme de départ : épée longue

Armure de départ : armure de fer

Sorts de départ :
Affaiblissement
Absorption minime


Caractéristiques :

- Agilité : 20
- Force : 20
- Endurance : 30
- Consitution : 15
- Timma : 30
- Capacité magique : 35